Entrée d’eau en plomb: Montréal manque de coordination
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Dans le cadre de son projet visant à remplacer les 60 000 entrées de service d’eau en plomb présentes sur son territoire, la Ville de Montréal fait preuve d’incohérence, déplore la CORPIQ.
La métropole a récemment distribué plus de 360 000 brochures, dans lesquelles les occupants étaient priés de vérifier la composition de leur entrée d’eau, à savoir si elle est faite de plomb. En effet, certaines résidences construites avant 1970 pourraient encore être liées au réseau d’aqueduc par un raccordement en plomb.
Mais alors que Montréal demande la collaboration des propriétaires dans sa campagne de communication, elle envoie plutôt un dépliant d’information aux locataires à ce sujet. On les informe du risque potentiel pour la santé de la présence de plomb, en précisant toutefois qu’aucun cas d’intoxication n’a été rapporté à Montréal.
Cela a pour effet de créer de la confusion et de la peur inutilement, alors qu’aucuns travaux imminents ne sont annoncés.
De plus, la CORPIQ est d’avis qu’il est complètement inutile de changer la partie privée du tuyau de plomb sans savoir à quel moment la Ville effectuera les travaux pour remplacer les tuyaux du domaine public, un avis que partage également Projet Montréal.
Comme le spécifie le dépliant de la Ville, « si aucune intervention municipale n’est programmée dans votre rue à court terme, nous vous suggérons de procéder tout de même au remplacement de la section privée de votre entrée de service. Vous pourrez ensuite faire une demande à la Ville pour que la section publique restante soit remplacée». Cela n’apporte aucune solution au problème; la Ville devrait plutôt prévenir les propriétaires au moment où des travaux seront en voie d’être effectués dans le secteur, pour ensuite les coordonner avec le remplacement de la partie privée.
Pour les propriétaires, le remplacement des conduites, situées entre le trottoir et leur résidence, peut facilement se chiffrer à quelques milliers de dollars, bien qu’ils n’aient aucune obligation d’effectuer les travaux. On peut donc se demander pourquoi investir tant d’argent dans un projet de cette envergure tant que la partie publique demeure en plomb.
Crédit photo : Ville de Montréal