Sondage: Élections municipales 2013 Une confiance à rebâtir
Nouvelles
Un propriétaire de logements locatifs sur deux (47 %) affirme faire confiance aux élus de sa ville, selon un récent sondage auquel ont répondu 1723 membres de la CORPIQ issus des différentes régions du Québec. Ceux qui au contraire n’accordent pas leur confiance représentent 40 % des répondants, alors que les 13 % restants ont dit ne pas savoir. Ce faible taux de confiance des propriétaires de logements devrait être pris en considération par ceux qui se présenteront aux élections du 3 novembre, puisque pas moins de 70 % d’entre eux avaient exercé leur droit de vote aux dernières élections municipales de 2009, comparativement à un taux nettement plus faible de 45 % pour l’ensemble des inscrits sur les listes électorales, incluant les locataires et les autres propriétaires. À peine plus de la moitié (52 %) accordent leur confiance aux fonctionnaires et employés municipaux.
Comme on pouvait s’y attendre, la perception est très différente entre les propriétaires d’un immeuble situé dans la métropole, qui ne sont que 24 % à faire confiance aux administrateurs municipaux, contre 67 % chez ceux possédant un immeuble dans la ville de Québec…
Fait intéressant : même s’ils exercent massivement leur droit de vote, 55 % répondants ont dit ignorer, au moment du sondage, que les élections municipales leur permettaient de voter dans chacune des villes où ils possèdent un immeuble sans pour autant devoir y habiter, pourvu qu’ils aient demandé à être inscrits sur la liste électorale. Après les élections, la participation à la vie démocratique reste toutefois modérée, puisque 16 % des propriétaires de logements ont assisté à une assemblée du conseil municipal à au moins une occasion lors des deux dernières années. Cette participation révèle tout de même qu’ils sont parmi les citoyens les plus soucieux de leur ville et les plus impliqués.
Les priorités, selon les propriétaires
Les belles promesses des candidats en lice pour l’obtention d’un siège au conseil municipal pourraient trouver des appuis chez les propriétaires de logements s’ils montrent une écoute active devant les priorités exprimées par ces derniers. Arrive en premier le problème de l’entretien des routes et des trottoirs, un service que 85 % des répondants au sondage ont identifié comme étant parmi les 5 plus importants. Même s’ils ont été interrogés en plein été, 75 % des propriétaires gardent en tête la question du déneigement parmi leurs priorités. Suit au troisième rang l’assainissement des finances publiques (64 %), puis la question du transport en commun (49 %), le développement économique (38 %), l’aménagement du territoire et l’urbanisme (32 %), les espaces de stationnement public (29 %), etc.
Plus spécifiquement en ce qui concerne les services municipaux touchant l’habitation, les propriétaires ont aussi été invités à identifier ceux étant les plus importants à leurs yeux. Avec son impact financier majeur, on peut comprendre que l’évaluation foncière constitue un des 5 services prioritaires selon 65 % des répondants. Les programmes d’aide à la rénovation intéressent 53 % des propriétaires, mais c’est sans doute davantage un souhait qu’une réalité puisque, lorsqu’ils existent, ils ont financièrement une portée limitée et encore faut-il que le projet rencontre les critères d’admissibilité. Cet intérêt n’est pas surprenant quand on connaît l’état de détérioration du parc immobilier et l’absence de retour sur l’investissement en rénovation. On retrouve ensuite, dans l’ordre, l’eau et les égouts (48 %) dont le vieillissement cause de plus en plus de dégâts aux propriétés, la règlementation en matière d’entretien et de salubrité des logements (47 %), ainsi que la gestion des déchets domestiques (42 %) qui sont les autres services en habitation mentionnés le plus souvent dans le top 5 par les propriétaires.
À l’heure de payer, la facture est en revanche nettement plus critiquée. En effet, appelés à se prononcer sur l’énoncé « ma ville met en place les mesures nécessaires pour maintenir les taxes municipales à un niveau acceptable », 59 % ont répondu être en désaccord (36 %) ou même tout à fait en désaccord (23 %). À Montréal et à Laval, c’est 79 % et 74 % respectivement des répondants qui ont une opinion défavorable de leur administration municipale quant à ses efforts pour contenir les taxes. La gestion responsable des ressources n’impressionne guère elle non plus : 39 % des répondants jugent négativement leur ville sur cette question et le taux atteint même 65 % à Montréal, ce qui n’a rien de surprenant après les révélations faites à la Commission Charbonneau qui enquête sur l’octroi des contrats publics en construction.
Un propriétaire sur quatre a déposé une plainte
Les plaintes formulées par les propriétaires de logements à leur administration municipale portent sur de multiples raisons, comme l’ont exprimé les répondants au sondage de la CORPIQ. Parmi les motifs de plainte, mentionnons les taxes, le bruit, le stationnement, les égouts, les arbres, le déneigement, la collecte des ordures, la présence de déchets sur un terrain, etc. Au cours des deux dernières années, 25 % des propriétaires ont déposé au moins une plainte, ce qui est considérable. Leur démarche a-t-elle porté fruit? Bien au contraire, puisque le sondage nous apprend que les deux tiers des propriétaires (64 %) considèrent que la ville n’a pas pris en charge leur plainte de façon satisfaisante.
On apprend également qu’au cours des deux dernières années, 42 % des propriétaires de logements ont reçu la visite (sollicitée ou non) d’un inspecteur municipal. Lors de la plus récente visite reçue, 27 % des répondants ont jugé que l’expertise de l’inspecteur était insuffisante, contre 44 % qui l’ont jugée bonne et 29 % qui ont dit ne pas savoir. Ces inspecteurs méritent toutefois de justesse la note de passage pour ce qui est de leur approche relationnelle, qualifiée de bonne par 61 % des propriétaires qui ont eu affaire à eux, contre 23 % qui l’ont jugée mauvaise.
Les villes entretiennent-elles une bonne relation avec les propriétaires immobiliers? Les prochains élus devront se rappeler qu’il y a encore place à amélioration, puisque le taux de propriétaires de logements qui constatent une bonne relation est de 57 %, contre 23 %. Un autre 20 % ne s’est pas prononcé sur la question. Cette relation est d’autant plus importante que le palier gouvernemental municipal est généralement celui avec lequel les propriétaires de logements doivent interagir le plus.
Les répondants ont exprimé leur opinion en connaissance de cause, puisque les deux tiers (64 %) possèdent un immeuble de logements dans cette ville depuis plus de 10 ans (46 %) ou depuis 6 à 9 ans (19 %).