Extincteur 101: Où? Quand? Combien? Pourquoi?
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Est-ce que je dois installer un extincteur dans mon immeuble? Si oui, combien dois-je en avoir et où doivent-ils être positionnés? Quel type dois-je choisir? Autant de questions auxquelles il est primordial de répondre, pour éviter que son édifice et son investissement ne partent en fumée.
Chaque municipalité dispose de son propre règlement de sécurité incendie, d’où l’importance pour les propriétaires de s’adresser aux autorités locales pour en connaître la teneur. Toutefois, elles sont de plus en plus nombreuses à opter pour le Code national de prévention des incendies (CNPI) – Canada 2010 intégrant les modifications du Québec.
« La Régie du bâtiment a adopté le Code de sécurité en bâtiment l’année dernière (2013). Celui-ci s’appuie sur ce CNPI révisé. Les villes, les unes après les autres, sont en train de faire la transition vers cette nouvelle norme, afin de l’uniformiser à la grandeur de la province. Ça fait en sorte qu’on va arrêter d’avoir des versions différentes d’un endroit à l’autre; certains fonctionnaient encore avec celle de 1985, d’autres avec celle de 1995, etc. », explique Normand Racine, de la firme d’experts-conseils en sécurité physique et incendie du même nom.
Le règlement, en bref
Mais que prévoit ce protocole ? Le document stipule que « des extincteurs portatifs […] doivent être installés dans tout bâtiment, sauf à l’intérieur des logements et dans les aires communes qui desservent moins de cinq logements, à moins qu’il ne s’agisse d’une garderie ».
Concrètement, cela signifie qu’un propriétaire à l’obligation d’installer de tels appareils uniquement dans les aires communes (cages d’escalier, corridor, hall, etc.) d’édifices comportant cinq unités ou plus. Chaque espace doit être muni de son propre dispositif, conformément à la norme National Fire Protection Association (NFPA) 10.
« Il ne faut pas se trouver à une distance de parcours supérieure à 75 pieds (22,7 m). Imaginons un corridor de 150 pieds de long, il en faudrait donc deux, placés à l’opposé l’un de l’autre. Habituellement, on les retrouve près des escaliers de sortie (avec le plan d’évacuation et la station manuelle, le cas échéant). Par contre, si le même corridor a une longueur de 70 pieds, il pourrait y en avoir un seul, au centre.
« Les équipements doivent être visibles [en tout temps]; c’est pourquoi il faut un extincteur sur chaque étage. Dans le cas d’un corridor en L, celui-ci doit être placé à jonction des deux segments, afin qu’il soit visible des deux côtés. Pour ce qui est des cages d’escaliers, on place généralement l’appareil à mi-course, afin qu’il soit facilement accessible de tous les niveaux. C’est sûr qu’il n’est pas visible de partout, mais on ne peut pas non plus demander aux propriétaires d’en mettre un à tous les paliers intermédiaires; la plupart du temps, les services incendie s’en contentent, mais ce n’est pas toujours clair », expose l’ancien inspecteur principal à la Régie du bâtiment.
L’ABC de l’extincteur
Face au nombre considérable d’extincteurs sur le marché, plusieurs propriétaires peuvent se sentir démunis; lequel choisir? La norme NFPA 10 recommande d’opter pour un instrument homologué pour les types d’incendie A, B et C, soit ceux causés par des matières combustibles (bois, tissus, papier, etc.), les liquides inflammables (goudron, huile, peinture, solvants, etc.) et les appareils électriques sous-tension.
Chaque dispositif doit être inspecté tous les mois. Cette vérification visuelle consiste à s’assurer que celui-ci se trouve bel et bien à l’endroit désigné, qu’il est accessible et visible, que les directives d’utilisation sont lisibles et placées à l’avant, que la bonbonne est pleine, que l’aiguille du manomètre se situe dans la zone de pression de service et que l’extincteur ne présente aucun signe de dégradation, de corrosion ou de fuite.
L’entretien, lui se fait tous les ans, par un spécialiste, qui veillera à ce que toutes les composantes mécaniques fonctionnent correctement. Selon le type d’appareil, ce dernier doit être rempli tous les 5 ans (eau sous pression et gaz carbonique) ou 6 ans (poudre chimique). Même chose pour les tests hydrostatiques : ceux-ci doivent être effectués à intervalle régulier (5 ans pour les équipements à eau sous pression et gaz carbonique et 12 ans pour ceux à poudre chimique).
Pour en savoir plus, on communique avec son service de sécurité incendie local ou un expert-conseil (consultez le répertoire des fournisseurs de la CORPIQ). La Régie du bâtiment propose également un questionnaire en ligne aux propriétaires; les différentes normes à suivre leur sont divulguées, en fonction des caractéristiques de leur immeuble.