Ajustement de loyer Des hausses de taxes salées

Au cours des dernières semaines, les municipalités ont tour à tour dévoilé leur exercice financier pour l’année 2015. Confrontées à un contexte économique difficile, plusieurs d’entre elles ont opté pour une hausse de leurs taxes foncières afin de boucler leur budget. Une mesure qui se reflétera nécessairement sur le coût des loyers. Aperçu de la situation.

Le 4 novembre 2014, le ministre des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire, Pierre Moreau, a annoncé son pacte fiscal transitoire qui prévoit des compressions de l’ordre de 300 M$ à même les budgets des villes, municipalités et MRC.

 

Ces coupes se traduiront par une diminution de 75 M$ de l’enveloppe dédiée à Montréal ainsi que de 20 M$ des transferts à la Ville de Québec. Les ressources financières des autres grands centres de la province sont aussi amputées : Sherbrooke (5,2 M$), Trois-Rivières (3,6 M$), Saguenay (6,9 M$) et Gatineau (6,4 M$).

 

Ces compressions s’ajoutent aux différentes contraintes avec lesquelles les administrations locales doivent déjà composer : augmentation des dépenses, régimes de retraite, etc.

 

Taxes

 

En 2015, Montréal prévoit réduire ses dépenses de 0,3 % par rapport à l’année précédente, bouclant ainsi son budget à 4.88 G$. Les propriétaires immobiliers devront toutefois composer avec une hausse de taxe moyenne de 2,2 %. C’est le Plateau-Mont-Royal qui est le plus touché, avec une variation de 4,5 %.

 

À Québec, la hausse moyenne de taxes des contribuables sera de 1,8 %. Certains secteurs de la ville seront plus touchés que d’autres. À titre d’exemple, l’augmentation moyenne sera de 4,7 % à Vanier alors qu’elle oscillera autour de 0,7 % à  Loretteville.  Au total, l'exercice financier 2015 de l'administration Labeaume totalise 1,37 G$, soit 2,4 % supérieur à celui de la dernière année.

 

Les Sherbrookois verront leurs taxes augmenter, en moyenne, de 2,2 %. Cette mesure permettra d’aller chercher les revenus nécessaires pour couvrir les 275 M$ de dépenses que la ville a prévu en 2015.

 

À Saguenay, le budget 2015 sera en hausse de 2,71 %, pour se solder à 305 M$. Parallèlement, les contribuables verront leur facture croître de 3,8 %.

 

La municipalité de Trois-Rivières, pour sa part, a prévu des dépenses de 251,4 M$, soit 12 M$ de plus qu'en 2014. Pour y parvenir, elle compte imposer une hausse taxe moyenne de 2,8 % à ses propriétaires immobiliers.

 

Le fardeau fiscal des Gatinois sera alourdi, en moyenne, de 2,9 %  en 2015. Cela permettra à la municipalité de couvrir ses dépenses qui sont évaluées à 547 M$ pour la prochaine année.

 

La CORPIQ inquiète

 

Consciente des contraintes avec lesquelles les différentes municipalités doivent composer, la CORPIQ s’inquiète néanmoins des répercussions que ces hausses de taxes jumelées à d’importantes compressions auront sur l’état des infrastructures municipales et la qualité des services aux citoyens.

 

« Les propriétaires portent l’odieux de percevoir la taxe municipale par l’entremise de la hausse de loyer. Parallèlement, les locataires voient leur loyer augmenter sans pour autant qu’il y ait une bonification des services qui leur sont offerts. Confrontés à d’importants défis financiers, les arrondissements  cherchent constamment de nouveaux moyens d’aller chercher de l’argent, alourdissant constamment le fardeau des contribuables, particulièrement des propriétaires immobiliers  », déplore Hans Brouillette, directeur Affaires publiques à la CORPIQ.