Mettre fin au travail en silo

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La crise de l’habitation que nous vivons actuellement est sans précédent. Une crise de cette ampleur ne se résorbe qu’avec une réponse vigoureuse et méticuleusement concertée de l’ensemble des acteurs concernés.

Mettre fin au travail en silo

CRÉDIT PHOTO : SIMON GIROUX, ARCHIVES LA PRESSE

C’est pourquoi nous, cosignataires – municipalités, membres de la société civile et représentants des acteurs privés et à but non lucratif du secteur de l’habitation –, avons uni nos voix il y a près d’un an déjà pour demander que le Québec se dote d’un réel plan d’action en habitation.

À l’approche du 1er juillet, force est de constater que la crise du logement continue de s’aggraver. Et bien que plusieurs mesures aient été mises en place par les paliers de gouvernement dans le but d’inverser cette tendance, l’efficacité de celles-ci demeure limitée par l’absence d’un plan de match unifié.

 La population québécoise est plus que sensible à cette question. Dans un récent sondage de la firme Léger commandé par notre regroupement, 78 % des répondants ont affirmé que les actions mises en place par les gouvernements fédéral et provincial pour régler la crise du logement sont « insuffisantes » ou « largement insuffisantes ».

Ce même sondage révèle que les conséquences négatives de la crise ne sont pas réparties équitablement au sein de la population.

Questionnés à savoir si se loger est une source importante de stress financier, près de la moitié des jeunes Québécois ont répondu par l’affirmative (48 % des 25-34 ans et 51 % des 18-24 ans).

Les conséquences de la crise actuelle vont bien au-delà de leurs aspects les plus visibles, comme l’augmentation dramatique de l’itinérance. C’est toute une génération de jeunes adultes dont les plans de vie sont mis à mal par la crise. Certains doivent renoncer à leur projet d’études, faute d’avoir pu trouver un logement convenable dans la ville de leur choix. D’autres encore retardent leur projet d’avoir des enfants, car incapables de se payer un appartement de taille adéquate pour une famille.

Se réunir autour d’une même table

Nous ne pouvons rester collectivement indifférents devant une telle iniquité intergénérationnelle. Pour donner à nos enfants les mêmes occasions dont nous avons bénéficié, nous avons le devoir de mettre de côté les considérations politiques et d’agir ensemble avec tous les leviers à notre disposition.

Aucun acteur n’a le pouvoir d’enrayer seul cette crise. Le temps des mesures disparates et isolées est révolu. Il faut maintenant ramer tous ensemble dans la même direction.

L’approche concertée utilisée dans le cadre du projet GALOPH (Groupe d’accélération pour l’optimisation du projet de l’Hippodrome) nous semble un pas dans la bonne direction. Cette approche devrait, à notre avis, être la même pour réaliser un état des lieux et une vision commune pour contrer la crise.

Dans cette optique, nous lançons formellement une invitation aux différents paliers de gouvernement : réunissons-nous autour d’une même table pour établir conjointement les mesures prioritaires à mettre en place au Québec. Entendons-nous sur des cibles et les moyens pour les atteindre. Coordonnons nos actions pour éviter les dédoublements et réduire les délais.

C’est la seule façon logique d’avancer, et la seule façon de corriger l’injustice intergénérationnelle historique qui se déroule sous nos yeux.


Cosignataires : Karl Blackburn, président et chef de la direction, Conseil du patronat du Québec (CPQ) ; Marie-Pierre Boucher, conseillère municipale responsable de l’habitation au comité exécutif, ville de Québec ; Guy Caron, maire, ville de Rimouski ; Benoit Dorais, vice-président du comité exécutif, responsable de l’habitation, de la stratégie immobilière, de l’évaluation foncière, des affaires juridiques et maire de l’arrondissement du Sud-Ouest ; Marc Fortin, président-directeur général, Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA) ; Jean Lamarche, maire de Trois-Rivières ; Laurent Levesque, président-directeur général, Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant (UTILE) ; Isabelle Melançon, présidente-directrice générale, Institut de développement urbain du Québec (IDU) ; Fred-William Mireault, président, Force Jeunesse ; Philippe Noël, vice-président, affaires publiques et économiques, Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) ; Flavia Alexandra Novac, conseillère municipale de Sainte-Rose, présidente de la Commission de l’habitation et du logement social, Laval ; Sébastien Parent-Durand, directeur général, Alliance des corporations d’habitations abordables du territoire du Québec (ACHAT) ; Claude Pinard, président-directeur général, Centraide du Grand Montréal ; Patrick Préville, directeur général, Fédération de l’habitation coopérative du Québec (FHCQ) ; Véronique Proulx, présidente-directrice générale, Manufacturiers & Exportateurs du Québec ; Maxime Rodrigue, président-directeur général, Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) ; Francine Sabourin, directrice générale, Association de la construction du Québec (ACQ) ; Éric Sansoucy, président du conseil d’administration, Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) ; Christian Savard, directeur général, Vivre en Ville

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