Assèchement de l’argile et maisons lézardées : des mesures pour y remédier
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Réalité exacerbée par les changements climatiques, l’assèchement de l’argile entraîne l’affaissement du sol et cause des fissures dans les murs de fondation pouvant avoir des conséquences désastreuses. De plus en plus répandu, ce problème structural affecte même des bâtiments construits depuis des décennies n’ayant jamais été impactés et s’observe dans certains secteurs qui n’étaient auparavant pas considérés à risque.
Corinne Laberge
« Montréal est quasiment toute bâtie sur l’argile. Anciennement, il y a des milliers d’années, la mer de Champlain s’étendait notamment où se situe la ville de Montréal et les alentours. Le cour d’eau s’est asséché au fil du temps puis est disparu, laissant au sol un dépôt d’argile sur lequel les bâtiments se sont construits, explique le directeur des opérations de Lesage Excavation,
Marc-André Caron. Tant et aussi longtemps que l’argile reste humidifiée, le bâtiment demeure stable et il n’y a aucune raison qu’il s’affaisse. Or, avec les changements climatiques et les périodes de sécheresse prolongées que nous connaissons, l’argile a tendance à s’assécher et à se rétracter. Il y a donc de plus en plus de bâtiments qui nécessitent d’être pieutés à Montréal et en périphérie. Ce sont même parfois des bâtiments construits depuis les années 20, 30, 40 ou 50 qui n’avaient jusqu’alors jamais bougé. »
Pas étonnant que plusieurs administrations municipales aient mis en place des subventions pour les maisons lézardées, puisque la problématique ne cesse de gagner en importance sur le territoire. « Il y a des endroits tels que Rivière-des-Prairies, Pointe-aux-Trembles où c’est reconnu depuis toujours que les maisons ont besoin d’être pieutées. Ce qu’on note toutefois depuis quelques années, c’est qu’on installe des pieux dans des secteurs où il n’y a jamais eu de problème d’affaissement de sol ou d’assèchement d’argile auparavant. »
Justement, à quels éléments pointant vers des signes d’affaissement d’un bâtiment faut-il principalement porter attention ? « La brique craquée et lézardée parfois jusqu’au toit, le gyproc qui craque à l’intérieur, ainsi que les portes qui ferment moins bien », répond M. Caron. Ajoutant que bien qu’il y ait plusieurs types de fissures et de causes possibles, ce sont surtout celles présentes dans les murs de fondations qui sont à prendre très au sérieux.
« Rappelons premièrement qu’une fissure représente un accès direct pour l’eau. Il faut absolument la colmater pour ne pas créer de moisissure à l’intérieur. Donc faire appel à un expert afin d’évaluer quelle est la cause de la fissure et comment la réparer. Mais si la fissure s’étend et monte dans la brique ou dans les finis de gyproc à l’intérieur, c’est directement un drapeau rouge, un avertissement qu’on a un problème qui est plus structural qu’esthétique. Et c’est là que nous intervenons, souligne le directeur des opérations de Lesage Excavation. Une fois sur place nous prenons des mesures, regardons quelles sections du bâtiments ont bougé, quels sont les signes d’affaissement, puis comment l’immeuble réagit. Afin d’établir avec notre ingénieur en structure les diagnostics et les recommandations pour stabiliser l’immeuble. En réalité, installer les pieux permet d’enlever la charge du bâtiment de sur l’argile et de la transférer sur les pieux qui, eux, sont assis sur le roc. De sorte que même s’il y avait un affaissement, un tassement ou un assèchement de l’argile dans le futur, le bâtiment ne sera plus sujet aux mouvements qu’il subissait auparavant. »
En activité depuis 18 ans, Lesage Excavation dessert Montréal et ses environs, incluant la
Rive-Sud, l’Ouest-de-l’Île et Laval.