La CORPIQ dénonce le manque de mesures concrètes en habitation et rappelle l’urgence de la situation
Communiqués de presse
La Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) constate le manque de vigueur du budget déposé par le gouvernement du Québec en matière d’habitation, alors que l’écart entre l’offre et la demande ne cesse de grandir. Chaque jour qui passe aggrave davantage la crise actuelle dans la province, alors que la qualité du parc immobilier continue de se détériorer et que la pénurie de logements s'intensifie. Dans ce contexte, la CORPIQ se demande quand seront annoncées les mesures tant attendues, permettant ainsi aux acteurs de l’immobilier de se mettre en action.
Des mesures concrètes pour relancer la rénovation et améliorer les conditions de détention des logements
Depuis plusieurs années, la rénovation du parc locatif est anémique. La dégradation est tellement sévère qu’elle entraîne de graves effets de discontinuité. La pérennité du parc de logements traditionnels est de plus en plus fragilisée. Dans un contexte où ces logements ne reçoivent pas les investissements requis au maintien de leur condition, il est urgent d’ajuster les incitatifs à la rénovation, notamment par le biais d’un cadre règlementaire dont la mise à jour se fait attendre depuis plusieurs années. Des changements sont requis pour faciliter l’accès à une main-d’œuvre à moindre coût (assouplissements de la loi R-20 actuellement à l’étude par le ministre du Travail, Jean Boulet) et une réduction des périodes d’amortissement sur les investissements (rendement sur les travaux d’entretien et les travaux majeurs).
Selon le président du conseil d’administration de la CORPIQ, monsieur Éric Sansoucy, « les coûts de détention et de gestion d’immeubles locatifs sont en explosion, il n’y a plus d’espace financier pour l’entretien et la rénovation du parc locatif. Cette situation a un impact direct sur l’offre, car cela ouvre la porte à des changements de vocations ou à des rénovations qui marquent des discontinuités en termes d’accessibilité ». Il ajoute que « le fait que la détention soit aussi peu rentable impacte également la construction de nouveaux logements puisque le risque d’affaires est devenu beaucoup trop grand pour bon nombre de développeurs dans le contexte actuel. Ça prend un signal fort du gouvernement pour ajuster la réglementation, tant pour faciliter l’accès à une main-d’œuvre à coût moindre que pour obtenir de meilleurs retours sur investissement lorsque des travaux majeurs sont effectués » conclut-il.
Par ailleurs, la CORPIQ salue l’annonce du prolongement du programme Allocation-Logement jusqu’en 2027, une mesure absolument nécessaire dans le contexte actuel.
Relancer la construction : il est urgent d’agir
Malheureusement, ni les 240 millions de dollars prévus dans le budget pour la construction de 4 700 logements ni les 7 500 autres annoncés pour 2025-2026 ne seront suffisants pour renverser la tendance ou provoquer un changement significatif. La crise actuelle demande des actions beaucoup plus musclées et des initiatives qui vont permettre de relancer un secteur de la construction actuellement à plat. Il importe de stimuler le secteur privé en rendant la construction économiquement viable, notamment par le biais de mesures à court terme telles que la suppression de la TVQ.