Ne rien faire maintenant, c'est accentuer la crise de l'habitation
Communiqués de presse
Le Québec est confronté à une situation désastreuse en habitation. Alors qu'il faudrait augmenter l'offre considérablement pour rétablir l'abordabilité, le Québec a connu une inquiétante baisse des mises en chantier résidentielles en 2023, un repli de 32 %. La conjoncture économique défavorable, résultat de la forte hausse des coûts de construction et des taux d'intérêt, explique en grande partie la situation critique que vit le Québec actuellement.
Devant l'ampleur de la crise, des acteurs de l'industrie de l'habitation, l'Association de la construction du Québec (ACQ), l'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ), la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) et l'Institut de développement urbain (IDU) du Québec, demandent au gouvernement du Québec d'envoyer un signal clair lors du prochain budget afin d'augmenter l'offre. Ils réclament un budget en habitation à la hauteur des enjeux, un coup de barre majeur pour régler la crise. Car tout retard dans la mise en œuvre de mesures exceptionnelles pour renverser la situation contribuera à accentuer la hausse du coût du logement, à plomber la capacité de payer des familles et à aggraver la crise.
La solution : construire davantage. Il faut plus de logements, sous toutes les formes et dans tous les marchés. Ce constat s'appuie sur les données de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) selon lesquelles il faudrait construire 1,2 million d'habitations d'ici à la fin de 2030 pour ramener l'abordabilité, c'est-à-dire, plus de 150 000 par année, alors qu'actuellement, il s'en construit autour de 40 000 par année.
Il serait inquiétant et incompréhensible de n'avoir aucune nouvelle mesure dans le budget. Bien que la réalisation de 8000 logements sociaux et abordables pour les cinq prochaines années découlant de la récente entente Canada-Québec, et annoncée lors de la mise à jour économique de novembre dernier, est souhaitable, cela constitue, dans les faits, une réponse partielle à la crise, car elle représente moins de 2 % de l'augmentation nécessaire de l'offre pour rétablir l'abordabilité. Afin que les mises en chantier soient relancées, le gouvernement du Québec doit présenter de façon urgente des solutions qui permettront de bâtir les autres types de logements, qui représentent les 98 % restant à construire pour rétablir l'abordabilité. Cette crise ne va pas se régler toute seule?! Pour la résorber, le gouvernement du Québec doit soutenir l'industrie.
L'industrie attend toujours un plan d'action gouvernemental en habitation
Dans ses représentations prébudgétaires, les acteurs ont uni leur voix afin de faire valoir les priorités qui auraient le plus grand potentiel en insistant une fois de plus sur la nécessité pour Québec de mettre en place dès maintenant un plan d'action gouvernemental en habitation. À cet égard, les acteurs réitèrent leur volonté de contribuer à l'élaboration de ce plan pour se sortir de cette crise de façon pérenne.
Les priorités budgétaires pour des résultats en matière d'habitation1 :
- Mettre en place un plan d'action gouvernemental en habitation avec des cibles, des actions à court terme et des chantiers pour définir des mesures porteuses à moyen et à long terme ;
- Accorder l'exemption de la taxe de vente du Québec (TVQ) sur les habitations locatives neuves et aussi sur les habitations neuves pour les premiers acheteurs ;
- Aider les municipalités en créant un fonds d'infrastructures gouvernementales et municipales ;
- Mettre en place des mesures favorisant l'accès à la propriété, par exemple en offrant un rabais de taux aux acheteurs d'une propriété neuve ;
- Soutenir la rénovation du parc locatif.