Que fera la Banque du Canada et quel sera l’impact sur le marché immobilier multilogements ?
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Peter Quinn, courtier hypothécaire et directeur général de Multi-Prêts Commercial, présente une mise à jour et analyse de la tendance économique en date du 3 octobre 2023.
Corinne Laberge
Avant de tenter de prédire comment la banque centrale du pays réagira le 25 octobre, il importe de revenir d’abord sur la distinction entre les taux fixes et les taux variables. « Lorsque la Banque du Canada (BdC) annonce la hausse de son taux directeur, celle-ci influencera le taux variable de vos financements. Ainsi, le taux de vos marges de crédit, cartes de crédit et certains de vos prêts hypothécaires augmenteront, explique Peter Quinn.
Les taux fixes sont quant à eux influencés par le taux des obligations hypothécaires du Canada (OHC). Ce dernier fluctue en fonction de l’offre et de la demande, mais aussi selon les marchés et les réactions des grands investisseurs face aux nouvelles économiques. En somme, il faut comprendre que les taux fixes sont un peu la boule de cristal de la réaction à venir de la BdC concernant son taux directeur. »
À noter qu’entre la dernière annonce de la BdC le 6 septembre et le moment d’écrire ces lignes, le taux des OHC est passé de 4,25 % à 4,74 %, soit une hausse de 0,49 %. « Sachant que le taux des OHC bouge avant le taux directeur, il y a de fortes raisons de penser que la BdC haussera son taux directeur d’au moins 0,25 % le 25 octobre prochain, observe le courtier hypothécaire. Toutefois, si les nouvelles économiques ne sont pas favorables, il est possible que la banque centrale maintienne son taux directeur au niveau actuel. »
Or, divers facteurs contribuent au maintien d’une économie forte au pays : la croissance importante de la démographie, l’augmentation des emplois – plus de 15 000 en septembre – le taux de chômage stable, la diminution des tensions avec la Chine aux États-Unis, la hausse du prix de l’essence, la diminution des postes vacants, le rebond des importations, de même que les dépenses des contribuables.
« Considérant que l’économie canadienne demeure résiliente malgré la montée des taux d’intérêt, il est envisageable que nous devions assister à une nouvelle hausse du taux directeur de la BdC, prévient M. Quinn. Dans ce contexte, les hausses répétées pourraient faire atterrir notre économie à la fin de 2023 et potentiellement nous placer en récession pour l’année 2024. Bien que les taux aient augmenté très rapidement au cours des derniers mois, les baisses seront timides pour les deux prochaines années. Il ne faut donc pas s’attendre à des baisses marquées avant 2025 », ajoute-t-il.
D’autre part, le gouvernement du Canada ayant annoncé récemment que la limite annuelle des OHC serait haussée de 20 milliards afin de supporter le financement des projets de construction d’immeubles de 5 logements et plus, l’expert souligne qu’il est « difficile de savoir comment les marchés vont se comporter, mais également quel sera le coût des obligations en raison de cette nouvelle offre sur les marchés ». Néanmoins, « l’offre accentuée devrait mettre une pression à la baisse sur le coût de ces obligations et permettre une certaine diminution des taux fixes », précise-t-il. Mentionnant qu’il faudra attendre d’en savoir plus au sujet de cette nouvelle annonce et quand elle se concrétisera, en espérant qu’elle aura un effet positif sur les projets à venir.
« Pour le moment, le niveau élevé des taux continue d’accentuer l’écart entre le prix espéré par les vendeurs et la capacité des acheteurs. Nous assistons graduellement à de timides baisses de prix sur le marché dues à la volonté des vendeurs de pouvoir se départir de leurs immeubles en raison de la baisse de rentabilité occasionnée par la hausse des taux », résume en terminant Peter Quinn.
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