Revue de presse de juillet
Revues de presse
Cette revue de presse se concentre sur le nouveau bond du taux directeur de la banque centrale et les cas d’insalubrité auxquels se trouvent confrontés des propriétaires de logements locatifs, contraints d’assumer les coûts qui y sont reliés.
Par Corinne Laberge
Hausse du taux directeur de la Banque du Canada
Ce texte paru dans L’Express annonce en introduction « Le 12 juillet, la Banque du Canada augmentait son taux directeur d’un quart de point de pourcentage, ce qui l’amène dorénavant à 5 %. Il faut s’attendre à un impact important sur le marché de l’habitation et sur les mises en chantier, selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) ».
En raison de divers facteurs, garder l’inflation à 2 %, le seuil visé par la banque centrale au pays, est « plus ou moins facile », explique-t-on. Ainsi, « La Banque du Canada anticipait de revenir à sa cible de 2 % à la fin de 2024. Dans le rapport publié le 12 juillet, elle a reporté cette prévision à l’été 2025 », informe l’économiste en chef adjoint de la SCHL, Kevin Hughes.
La montée des taux d’intérêt a une incidence directe sur les versements hypothécaires, particulièrement ceux à taux variable. « Selon une enquête de la CORPIQ auprès de ses membres, ce sont près de 60 % d’entre eux qui possèdent une hypothèque à taux variable, et près de 80 % d’entre eux ont une hypothèque qui dépasse la moitié de la valeur du bien immobilier », rapporte l’article.
La CORPIQ signale que « la hausse du taux directeur aura un effet néfaste sur la capacité des propriétaires de logements locatifs à investir dans l’entretien du parc locatif et, surtout, de stimuler la construction de nouveaux logements ». Elle rappelle en outre que « plus de 70 % des logements ont été bâtis il y a plus de 40 ans et que les taux d’inoccupation des logements sont sous les 3 % partout au Québec ».
La pression exercée sur le marché locatif québécois pose des défis importants, tant pour les locataires que les gestionnaires de logements privés. « Depuis 10 ans, les coûts de construction et de rénovation ont explosé de plus de 54 %, les frais d’assurance sont en hausse de 77 % et les frais de financement hypothécaire avoisinent maintenant les 6 %. Avec l’augmentation des taxes foncières municipales et scolaires, plusieurs propriétaires du parc locatif se retrouvent en situation déficitaire alors que les mécanismes actuels de contrôle des loyers sont mal adaptés pour intégrer les effets de cette conjoncture, note le directeur des affaires publiques de la CORPIQ, Marc-André Plante. Prenons l’exemple d’une hypothèque de 600 000 $ pour un plex de 6 logements. La facture annuelle supplémentaire dépassera maintenant plus de 20 000 $ pour un propriétaire locatif. C’est malheureusement la santé des bâtiments qui sera principalement affectée par un sous-investissement dans l’entretien. Les gouvernements doivent rapidement convenir d’une stratégie concertée pour venir protéger le parc locatif et stimuler la création de logements. »
M. Plante s’exprime par ailleurs dans le cadre de ce topo de Noovo info. « Au Québec, il y a 300 000 propriétaires et, dans 7 cas sur 10, ce sont des propriétaires avec 5 logements ou moins. Ces petits propriétaires, s’ils se découragent, vont remettre à d’autres le soin d’entretenir le parc locatif. Mais d’autres, ce seront davantage de sociétés de gestion, d’investissements, des gens qui vont chercher à faire des flips, donc des rendements à court terme et ça génère automatiquement plus de rénovictions », insiste-t-il. Julia Posca, chercheuse à l’Institut de relations internationales et stratégiques, abonde dans ce sens. « Les conversions de logements locatifs en condos, c’est un phénomène qu’on voyait et qui risque de continuer. La même chose pour la transformation de logements en hébergement à court terme », souligne-t-elle, référant à la plateforme Airbnb.
Enfin, Radio-Canada Info traite également de la récente hausse de la Banque du Canada, la dixième depuis janvier 2022. « Il s’agit du taux directeur le plus élevé depuis avril 2001 », remarque-t-on.
« (…) la consommation est très forte, a expliqué l’économiste Clément Gignac à l’émission L’heure du monde sur les ondes d’ICI Première. Même le marché immobilier a rebondi, et ça, je pense que ç’a surpris beaucoup la Banque du Canada, étant donné que normalement, le secteur immobilier est le premier secteur à souffrir d’une hausse de taux d’intérêt », cite le texte.
Plus loin, il est indiqué que « Même si le rythme de l’inflation a passablement ralenti au cours des derniers mois, l’indice du coût de l’intérêt hypothécaire a bondi de 29,9 % en mai par rapport à la même période en 2022. Selon Statistique Canada, cet indice a affiché la plus forte hausse jamais observée ».
1er juillet : toujours des logements insalubres dont la facture est assumée par les propriétaires locatifs
Publié par TVA Nouvelles le 2 juillet, cet article expose le cas d’un appartement de Québec laissé dans « un état épouvantable » par un ex-locataire. « J’étais complètement sous le choc et abasourdi. Je n’en croyais pas mes yeux quand j’ai ouvert le logement », raconte le copropriétaire de l’immeuble locatif depuis 2021, Alain Gingras. « J’ai déjà vu des choses un peu semblables, mais aussi pires que ça, c’est la première fois », observe celui qui est gestionnaire immobilier depuis une douzaine d’années.
Lors de l’acquisition de la propriété, il souligne avoir dû entrer dans le logement en question avec un témoin puisque le locataire ne donnait pas suite à ses appels. « À l’époque, le logement se trouvait déjà dans un état lamentable, mais bien moins pire (…), clame Alain Gingras », est-il inscrit.
Suivant le sous-titre « Les propriétaires laissés à eux-mêmes », on apprend que M. Gingras et son partenaire ont l’intention de déposer une plainte au Tribunal administratif du logement. Ils se montrent toutefois peu optimistes quant à l’exécution du jugement. « Probablement que le locataire n’est pas solvable. Ça va être compliqué de ravoir l’argent qu’on va avoir perdu », indique M. Gingras, précisant qu’une telle situation n’est pas couverte par leurs assurances. « Entre-temps, de nombreuses heures de nettoyage seront nécessaires pour rendre le logement à nouveau habitable », conclut le texte.
Dans cet autre reportage de TVA Nouvelles, il est question d’une famille « qui laissait ses enfants vivre dans un logement rempli de moisissures ». Une situation dénoncée à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) qui a retenu les signalements.
« Ce cas extrême de logement insalubre à Montréal va coûter 50 000 $ au propriétaire pour le rénover », explique-t-on. Tel que rapporté, « Les parents et leurs trois enfants en bas âge ont quitté en catimini leur appartement récemment. Ils ont vécu à peu près 4 ans dans le logement qui coûtait 725 $ par mois. Ils payaient leur loyer, mais leur hygiène de vie a rendu l’endroit misérable et inhabitable ». Les logements adjacents ayant été envahis par l’odeur, le voisinage s’est plaint.
La CORPIQ intervient dans le texte, dénonçant la clause G du bail. « Aujourd’hui on se retrouve devant un propriétaire auquel ça va prendre au moins 20 ans à retrouver le début de l’argent qu’il doit investir dans un logement pour lequel le gouvernement et ses règles vont l’obliger à le relouer pour 725 $ […] la clause G, depuis son introduction, n’a jamais eu de sens. Elle oblige les propriétaires entre deux locataires à relouer au même prix », fait valoir son directeur des affaires publiques, Marc-André Plante.
Pour sa part, le cabinet de la ministre responsable de l’Habitation rappelle être attentif aux préoccupations des propriétaires du milieu locatif. « Il y aura la commission parlementaire cet automne et nous serons à l’écoute des solutions et propositions constructives que les groupes, organismes et autres pourront nous soumettre pour discussions », est-il mentionné.