Revue de presse de début mai
Revues de presse
Les projections issues du tout dernier rapport « Perspectives du marché de l’habitation » de la Société canadienne d’hypothèques et de logements (SCHL) et le budget global de 5,8 M$ dédié aux besoins pressants des ménages en quête d’un logis annoncé par le gouvernement provincial font l’objet de cette revue de presse.
Par Corinne Laberge
Rapport Perspectives du marché de l’habitation publié par la SCHL
En date du 27 avril, la SCHL dévoilait sa publication annuelle Perspectives du marché de l’habitation. Ce rapport de prévisions, qui peut être téléchargé et consulté ici, porte sur les variables des marchés du neuf, de la revente et de la location au pays.
Parmi les principaux faits saillants du rapport de 2023, la SCHL note « Nous prévoyons une baisse des prix et de l’offre de logements au Canada de 2022 à 2023. Les prix devraient cesser de diminuer au courant de 2023 puis augmenter durant le reste de la période de prévision ».
Suivi au second point par « Selon notre analyse, une forte baisse des mises en chantier d’habitations est à prévoir en 2023. Une certaine reprise de l’activité devrait avoir lieu à compter de la période de 2023 à 2024 et par la suite ». Il est en outre précisé que « L’Ontario, la Colombie-Britannique et le Québec connaîtront de fortes diminutions des mises en chantier d’habitations par rapport aux autres régions ».
La SCHL énonce par ailleurs dans les faits saillants de son rapport que « L’abordabilité des logements locatifs devrait également diminuer à cause de la demande supérieure à l’offre, surtout à Vancouver et à Toronto ».
Cet article de La Presse Canadienne relayé par Les Affaires intitulé « Les prix des maisons ne regagneront pas cette année leurs niveaux de 2019 dit la SCHL » s’intéresse aux Perspectives du marché de l’habitation. Les propos de l’économiste en chef de la SCHL, Bob Dugan, y sont rapportés : « Une faible offre d’inscriptions signifie que les prix (des maisons) devraient commencer à augmenter à mesure que les ventes reprennent. Nous prévoyons, en fait, que les prix moyens augmenteront d’environ 7,9 % au Canada en 2024 et d’environ 7,5 % en 2025 ».
En ce qui concerne la diminution des mises en chantier, M. Dugan prévient que « Si l’offre de logements n’augmente pas de façon spectaculaire, l’abordabilité pourrait continuer à se détériorer dans les années à venir ».
Dans le texte « Les loyers prêts à exploser » paru dans La Presse, André Dubuc dresse d’entrée de jeu le portrait à Montréal : « Reventes, prix des maisons, mises en chantier, taux d’inoccupation des logements locatifs, tout va baisser dans la région montréalaise cette année, sauf les loyers qui vont bondir de 30 % au cours des trois prochaines années ».
L’auteur souligne que le « déséquilibre est grandissant entre la croissance démographique qui alimente la demande de logements et une chute brutale des mises en chantier qui vient limiter l’accroissement de l’offre ». Concrètement, « Le loyer moyen d’un logement de deux chambres va ainsi passer de 1022 $ en 2022 à 1120 $ cette année, une hausse costaude de 9,6 % selon les projections de la SCHL (…) Aucune accalmie n’est en vue. Le loyer moyen poursuivra sur sa lancée pour atteindre 1230 $ en 2024, puis 1330 $ en 2025 », rapporte-t-il.
Quant au taux d’inoccupation, chiffré à 3 % en 2021, il poursuivra sa descente. « De 2 % qu’il était en 2022, il reculera à 1,6 % cette année avant de se stabiliser à 1,4 % en 2024 et 2025 », lit-on en référence aux Perspectives du marché de l’habitation. « Des prévisions qui laissent entrevoir des pleurs et des grincements de dents chez les locataires qui auront à se trouver un logement dans la région de Montréal au cours des prochains mois », remarque André Dubuc.
Le spécialiste principal, connaissance du marché de Montréal à la SCHL, Francis Cortellino, y est notamment cité : « Dans le locatif, on anticipe malheureusement une détérioration de l’abordabilité. Ce n’est pas réjouissant. Du côté de la construction neuve, on anticipe un ralentissement important des mises en chantier. Là encore, rien de réjouissant pour fermer l’écart dans le manque d’offre ». M. Cortellino ajoute même que suite au premier trimestre de cette année, « le rythme du nombre de constructions neuves est inférieur à notre scénario le plus pessimiste ».
En résumé : « Dans le pire des cas, la SCHL prévoyait 18 000 mises en chantier en 2023. Après les trois premiers mois de l’année, le rythme se situe plutôt à 12 000. La cadence avant la pandémie s’établissait à 25 000 nouveaux logements par année. Pour rétablir un équilibre dans le marché, la SCHL a calculé qu’il faut doubler le rythme des mises en chantier par rapport à celui observé au cours des dernières années ».
Le gouvernement du Québec annonce des mesures concrètes à l’approche du 1er juillet
Ce communiqué de presse diffusé par la Société d’habitation du Québec le 25 avril débute comme tel : « Grâce à un investissement de 5,8 M$ du gouvernement du Québec pour les besoins pressants des ménages qui seront à la recherche d’un logement à l’approche du 1er juillet, les offices d’habitation et un grand nombre de municipalités, de concert avec la Société d’habitation du Québec (SHQ), déploieront conjointement des mesures concrètes pour assister les Québécoises et les Québécois ».
On apprend que le nouveau Programme d’hébergement temporaire et d’aide à la recherche de logement comportera deux volets. Ainsi, « le gouvernement subventionnera les offices d’habitation souhaitant offrir des services d’aide à la recherche de logement (SARL) sur leur territoire dans le but d’encore mieux servir la population à la recherche d’un logement. Une trentaine d’offices d’habitation se sont déjà dotés de SARL pour soutenir leurs citoyens. De plus, le gouvernement soutiendra les municipalités qui souhaitent aider les ménages sur leur territoire par la mise en place de mesures telles de l’hébergement temporaire ou l’entreposage de biens meubles », est-il inscrit.
La ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, y indique « Les ménages québécois qui sont ou seront prochainement à la recherche d’un logement doivent savoir que nous sommes à leurs côtés. À nouveau cette année, nous ferons équipe avec les offices d’habitation, les municipalités qui souhaitent en faire plus pour leur population et l’ensemble du réseau des partenaires pour que chaque personne faisant appel à nos services ait un toit ».
Dans ce texte sur la plateforme d’information Monquartier.quebec, la ministre Duranceau s’exprime au sujet du gel des loyers, une solution plaidée par les manifestants à l’occasion de la 11e Journée des locataires. « Geler les loyers, ça veut juste dire pelleter par en avant, avec un rattrapage à faire tôt ou tard, parce qu’on a besoin d’entretenir les logements. À un moment donné, ça ne tient plus la route », déclare-t-elle. Ajoutant que le registre des loyers ne représente pas non plus une réponse à la crise.
En terminant, ce papier de La Presse « Des ressources pour les locataires en quête d’un nouveau toit » traite aussi des mesures annoncées. « En 2022, 9300 ménages ont eu recours aux services d’un OMH pour trouver un logement. Comme la crise bat toujours son plein, Québec s’attend à ce que ce nombre augmente cette année », mentionne-t-on.