Revue de presse de décembre
Revues de presse
Cette revue de presse du dernier mois de l’année se concentre sur trois sujets d’intérêt : les solutions mises de l’avant pour contrer la crise du logement, l’impact de la forte augmentation des taxes foncières pour les propriétaires et les locataires, de même qu’un aperçu des effets de l’inflation et de la hausse du taux directeur sur le secteur de l’habitation.
Par Corinne Laberge
La crise du logement : des acteurs en mode solutions
La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) évalue que 620 000 logements additionnels doivent être construits d’ici 2030 au Québec afin de rétablir l’abordabilité. L’inflation, la hausse des taux d’intérêt, les coûts élevés des matériaux et la pénurie de main-d’œuvre ne tendent toutefois pas vers l’atteinte de cet objectif. « De janvier à septembre 2022, les mises en chantier d’appartements locatifs conventionnels au Québec ont diminué de 5,3 % par rapport à la même période l’an dernier », note Jean Sasseville dans ce texte paru dans Les Affaires. « Il faut mettre en place diverses politiques gouvernementales et apporter des investissements de différentes sources, privées comme publiques. L’ampleur du défi est telle que le secteur privé doit participer : les gouvernements ne peuvent pas y arriver seuls », souligne l’économiste en chef adjoint à la SCHL, Aled ab lowerth, cité dans un article du Journal de Montréal.
Cette mobilisation observée autour de la crise du logement est encourageante. En effet, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) est allée de l’avant avec sa première politique d’habitation. « Depuis 2011, le prix de vente des logements dans le Grand Montréal a augmenté de 90 %, alors que le revenu des ménages n’a augmenté que d’environ 40 %. En ce qui concerne les loyers, les taux d’augmentation au cours des trois dernières années sont les plus importants observés en près de 20 ans », stipule le document de la CMM, tel que rapporté par La Presse. La politique d’habitation vise notamment « à réduire du quart, d’ici 2031, le nombre de ménages éprouvant des besoins impérieux en logement », à « augmenter le rythme des mises en chantier à plus de 35 000 logements par année », ainsi qu’à « rétablir un taux d’inoccupation de 3 % dans le marché locatif », détaille l’article. Une démarche de la CMM saluée par l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) dans ce communiqué.
Chez la province voisine, « La Loi de 2022 visant à accélérer la construction de plus de logements a reçu la sanction royale. Elle appuie les initiatives du gouvernement visant à atténuer la crise de l’offre de logements et à bâtir 1,5 million de logements au cours des 10 prochaines années », annonce ce communiqué de la salle de presse de l’Ontario.
Dépôt des budgets municipaux : la facture est salée pour les propriétaires
La hausse de l’impôt municipal ne sera pas douce. « À 4,1 %, l’augmentation du « compte de taxes » des Montréalais sera deux fois plus élevée que l’an dernier », lit-on dans cet article de Radio-Canada. Du côté de Laval, la facture de taxes foncières bondira de 4,8 % pour les propriétaires de maisons unifamiliales l’an prochain et de 3,6 % pour les propriétaires de copropriétés, rapporte La Presse. À Québec, l’augmentation des taxes résidentielles est fixée à 2,5 %. « Les propriétaires d’unifamiliales à Québec subiront une hausse de taxes d’environ 75$ en 2023, la plus salée en 15 ans », mentionne Le Journal de Québec.
La situation est préoccupante pour les propriétaires, mais aussi pour les locataires, qui « feront également les frais de cette mesure pour pallier la hausse des dépenses liées à l’inflation », rappelle cet article de Noovo info. Le directeur des affaires publiques de la CORPIQ, Marc-André Plante, intervient dans ce texte, affirmant qu’il s’agit d’une très mauvaise nouvelle pour les locataires, « particulièrement ceux les plus vulnérables qui sont les plus fragiles dans le contexte inflationniste que nous vivons ».
L’inflation et ses effets sur le secteur de l’habitation
Le prix de tout a augmenté et l’inflation n’épargne pas l’habitation. « Statistique Canada suit le coût d’un ensemble de biens et services. Chaque mois, les prix de ce que vous achetez ou consommez régulièrement sont comparés à ce qu’ils étaient un an auparavant dans l’indice des prix à la consommation, un indicateur de l’inflation », explique cet article de Radio-Canada. Les pourcentages de hausse du coût d’une sélection de produits en comparaison avec l’année précédente y sont détaillés. Pour le volet “Habitation”, l’augmentation est de 6,9 %. « En commençant à relever progressivement son taux directeur en mars 2022, la banque centrale a ralenti le marché. Les taux d’emprunt plus élevés ont découragé certains acheteurs, et les prix ont commencé à diminuer sous l’effet d’une demande refoulée. Il faudra toutefois attendre de 12 à 24 mois pour que l’intervention de la Banque du Canada atteigne son plein effet sur les prix du marché immobilier », est-il inscrit. Par contre, selon le professeur d’économie Dalibor Stevanovic cité dans le texte, « ça ne va pas régler le problème de la disponibilité de logements. Ça risque même de l’empirer. Oui, il y a un effet à la baisse sur les prix. Mais si ça fait en sorte que la pénurie de logements s’aggrave ou se poursuit, ça risque aussi de maintenir les prix des loyers plus élevés », fait-il remarquer. En outre, la construction immobilière est ralentie par la hausse du taux directeur et la venue de logements neufs sur le marché s’en trouve réduite.
Dans cet autre article publié par Le Devoir, le journaliste débute son lead par : « Fortement endettés, les Canadiens sont particulièrement vulnérables à l’actuelle hausse des taux d’intérêt ». Ajoutant plus loin que le Canada est un des pays où les ménages sont les plus endettés. « Cet endettement tient notamment à la forte augmentation du prix des maisons, qui se révèle, lui aussi, l’un des plus élevés au monde par rapport au revenu disponible des familles. Or, la hausse accélérée des taux d’intérêt ne fait pas que donner un solide coup de frein à la vigueur économique, elle augmente aussi le coût de cet endettement des ménages en plus de faire piquer du nez, depuis quelques mois, la valeur des logements sur laquelle s’appuient leurs dettes », résume-t-on.
Au moment d’écrire ces lignes, la Banque du Canada procédait à une hausse de 50 points de base de son taux directeur. Ce dernier, désormais à 4,25 %, se trouve à son plus haut depuis 2008.