Hausse des logements disponibles : la CORPIQ s’attend à une faible indexation des loyers en 2021
Communiqués de presse
Montréal, 28 janvier 2021 – La hausse significative des taux d’inoccupation en 2020 reflète ce que la CORPIQ constatait dans son sondage rendu public la semaine dernière. Avec plus de logements vacants et des stagnations de comptes de taxes, la hausse des loyers est appelée à ralentir cette année.
Le taux d’inoccupation en octobre de 2,5 % au Québec et qui a doublé pour s’établir à 3,2 % sur l’île de à Montréal, tel qu’observé par la SCHL pour les immeubles d’au moins trois logements locatifs, constitue une nette remontée par rapport à 2019. Il s’explique par la pandémie et la crise économique qu’elle provoque. L’emploi affecte les jeunes, qui sont majoritairement locataires, et ceux en télétravail n’ont plus l’obligation d’avoir un logement au centre-ville. La clientèle étudiante et les immigrants représentent aussi une demande locative en forte baisse, pour des raisons évidentes. À ces facteurs s’ajoutent les logements qu’on louait à des touristes qui reviennent accroître l’offre du marché résidentiel.
Selon la CORPIQ, qui a réalisé son propre sondage en décembre regroupant les immeubles de tous types, le taux d’inoccupation sur l’île de Montréal est encore plus élevé présentement. Il se situerait à 6 %.
Ralentissement des loyers à prévoir
La hausse des loyers rapportée par la SCHL de 4,2 % à Montréal en 2020 et de 3,8 % au Québec est le reflet de ce qui s’est passé il y a un an. La situation sera complètement différente cette année. Le directeur des affaires publiques de la CORPIQ, Hans Brouillette, explique :
« Les loyers d’octobre 2020 sont inscrits dans des baux déjà signés ou renouvelés avant que la pandémie prenne effet au printemps et que tout soit paralysé. Il y avait une rareté des logements disponibles à ce moment. Les loyers ont aussi augmenté en raison d’autres facteurs. C’est durant la présente saison que la pandémie et ses effets sur le marché vont vraiment se faire sentir pour la première fois sur les loyers. Ce sera reflété dans l’enquête d’octobre 2021. »
Notons que 30 % des propriétaires montréalais s’attendent à une saison de relocation plus difficile, selon le sondage de la CORPIQ, alors que 14 % s’attendent à ce que ce soit plus facile.
La CORPIQ propose aux comités logement d’utiliser leurs chiffres
La CORPIQ s’étonne que le RCLALQ, un groupe de revendication prolocataires, fasse état d’une hausse moyenne de 6 % des loyers en un an. C’est une erreur méthodologique de comparer les loyers en incluant les dizaines de milliers de logements neufs qui se sont ajoutés dans le marché. Ils comportent évidemment des loyers beaucoup plus chers et ils ne sont pas assujettis au contrôle pendant cinq ans. Suivant le raisonnement du RCLALQ, c’est comme si on ouvrait une résidence pour aînés et qu’en voyant les statistiques sur la moyenne d’âge du quartier, il affirmait que les gens ont vieilli en moyenne de 10 ans dans la dernière année…
La CORPIQ lance toutefois cette proposition au RCLALQ : « Le RCLALQ accepterait-il que, dorénavant, ce soient ses chiffres que le Tribunal administratif du logement utilise dans sa méthode de fixation des loyers plutôt que ceux de Statistique Canada? »
En effet, la CORPIQ tient à rappeler qu’en vertu du Règlement sur les critères de fixation de loyer, l’ajustement des loyers pour la portion « Frais gestion » et « Revenu net » est basé sur la variation des loyers dans le marché. Or, le tribunal utilise pour 2021 un taux faible de 1,2 %, ce qui nuit au marché immobilier », a fait savoir le porte-parole de la CORPIQ.