Un propriétaire sur deux a de la difficulté à faire visiter ses logements
Nouvelles
Alors que 3 % des logements sont occupés par des locataires qui n’ont pas renouvelé leur bail, le temps presse pour annoncer les logements sur le marché, mais encore faut-il pouvoir les faire visiter.
Or, ce ne sont pas tous les locataires qui collaborent durant la pandémie, même si les visites n’ont jamais été interdites.
Selon le sondage de la CORPIQ réalisé du 6 au 11 mai, 30 % des propriétaires qui ont un logement occupé, mais bientôt disponible, ont eux-mêmes pris la décision de ne pas permettre les visites pour le moment. Pour tous les autres qui souhaitent procéder à des visites, la tâche ne s’avère pas facile.
En effet, un propriétaire sur deux (48 %) a au moins un locataire qui refuse l’accès à son logement. Plus précisément, 17 % n’ont la collaboration d’aucun de leurs locataires, alors que 31 % se font ouvrir la porte par certains locataires seulement aux fins de visites de relocation. Dans certains cas, des locataires qui ont déjà trouvé leur prochain logement refusent pourtant de permettre la visite de celui où ils habitent encore pour quelques semaines. L’autre moitié (51 %) peut compter sur la collaboration de tous ses locataires en fin de bail.
Rappelons que le 24 mars, le gouvernement avait déconseillé les visites pour les trois prochaines semaines, sans aller jusqu’à les interdire. Cela a conforté les locataires préférant ne pas ouvrir leur porte à des étrangers.
Légalement, les propriétaires ont le droit d’accéder au logement entre 9 h et 21 h pour le faire visiter (sauf bien sûr si le locataire est en quarantaine). En cas de refus, une ordonnance du tribunal peut être obtenue et, ultérieurement, des dommages peuvent être accordés pour toute perte découlant de ce refus d’accès. La jurisprudence est en faveur des propriétaires. En pratique toutefois, les choses se compliquent en cette période de pandémie.
Bien qu’il soit permis de déposer en ligne une demande à la Régie du logement, les convocations et les audiences sont suspendues jusqu’à nouvel ordre du gouvernement, sauf lorsqu’une situation exceptionnelle constitue un risque pour la sécurité des personne ou de l’immeuble. On ignore comment les juges du tribunal, lorsqu’il reprendra ses activités, traiteront éventuellement les cas de refus d’accès au logement pour le faire visiter. Quelle sera leur propension à accorder aux propriétaires les dommages réclamés pour des pertes de loyer dus au fait que le logement n’a pas pu être reloué à temps, afin d’éviter une vacance entre le départ et l’arrivée des locataires?
Visites virtuelles
Lors du précédent sondage de la CORPIQ, en avril, 38 % des répondants ayant un logement à relouer ont déclaré effectuer des visites virtuelles aux candidats intéressés.
Si le locataire ne permet pas la venue de visiteur, mais qu’il autorise que le propriétaire prenne des photos et une vidéo de son logement, la CORPIQ propose d’utiliser son service ProprioMarché. Il permet notamment de « nettoyer » les photos, afin de présenter le logement sous un meilleur jour, sans les meubles ou la décoration existante.
Pour plus d’information sur les visites en tant de pandémie, consultez les questions 8 et 9 de notre page Question & Réponses sur la COVID-19.