Avec 1 % des logements vacants et 9 % des loyers impayés en mai, la situation reste préoccupante
Communiqués de presse
La proportion de logements vacants ou bientôt disponibles a diminué en mai par rapport à avril, ce qui complique la tâche aux locataires en recherche et qui inquiète les propriétaires voulant éviter une occupation sans droit du logement après l’échéance du bail.
Ce sont seulement 1,0 % des logements qui étaient vacants au Québec au moment d’amorcer la deuxième semaine de mai. Cependant, en incluant les logements occupés mais dont le bail prendra fin, leur taux de disponibilité atteint 4,5 %. Il s’agit néanmoins d’une baisse – prévisible à l’approche du 1er juillet – par rapport à avril où 1,5 % des logements était inoccupés et au total 6,0 % disponibles pour une relocation.
Le sondage a été mené du 6 au 11 mai et plus de 2000 propriétaires de partout au Québec totalisant près de 50 000 logements y ont répondu1.
« Les visites de logements ont repris de la vigueur depuis quelques semaines, après avoir drastiquement chuté et été déconseillées à partir de la fin mars. Qu’elles soient virtuelles ou en personne, ces visites dépassent présentement le niveau observé à cette période en 2019. Le besoin est urgent et il faut y répondre, mais nous avons encore des locataires qui refusent tout accès à leur logement pour le faire visiter », a fait savoir le directeur des affaires publiques de la CORPIQ, Hans Brouillette.
Avec la paralysie de la Régie du logement depuis des mois, la CORPIQ craint aussi que le tribunal ait des difficultés, lorsqu’il reprendra ses activités, à entendre en urgence les demandes visant à faire expulser un occupant sans droit.
« La réactivation des tribunaux est une étape majeure et urgente du déconfinement et le gouvernement du Québec doit agir. Alors que les commerces non essentiels rouvrent, la justice doit être rendue pour éviter l’aggravation des préjudices subis par des citoyens en raison de la suspension des activités de la Régie du logement », poursuit le porte-parole de la CORPIQ.
Pour respecter les baux signés ces derniers mois, 12 % des propriétaires ont des logements qu’ils doivent livrer libres et en bon état en juin. En juillet, ce sont 33 % des propriétaires qui remettront des clés à un ou plusieurs nouveaux locataires.
La CORPIQ a accueilli favorablement l’annonce d’un programme d’hébergement temporaire par le gouvernement du Québec permettant d’indemniser des personnes qui doivent quitter et se reloger temporairement parce que leur prochain logement, condo ou maison n’est pas disponible à temps en raison de la COVID-19. Cette mesure pourra permettre de libérer à temps les logements, mais encore faut-il que les locataires en fin de bail prennent action maintenant.
Un loyer sur dix 10 impayé
La CORPIQ constate par ailleurs une diminution du taux de loyers impayés en date du 6 mai par rapport au 6 avril. Le mois dernier, 14 % des locataires n’avaient pas encore acquitté leur paiement mensuel, alors que c’était 9 % pour le même jour en mai. Le taux varie de 3,4 % à 14,9 % selon les régions.
« Le versement de la Prestation canadienne d’urgence à compter de la mi-avril a certainement permis à beaucoup de locataires dont le revenu a chuté en raison de la crise de régulariser leur situation pour le paiement du loyer », explique M. Brouillette. « Cependant, nous nous inquiétons du fait que le taux de loyers impayés soit encore aussi élevé et qu’il atteigne même 15 % sur l’île de Montréal. C’est énorme et difficile à justifier ».
Depuis la semaine dernière, le gouvernement du Québec a mis en place la procédure pour permettre aux locataires de bénéficier de son nouveau Programme d’aide financière aux locataires pour le paiement de leur loyer dans le cadre de la COVID-19, salué par la CORPIQ. Il s’agit d’un prêt de 1500 $ remboursable d’ici août 2021, sans intérêt. La demande doit être produite par le locataire et l’argent est versé directement au propriétaire en paiement du loyer.
Disponibilité des logements après la première semaine de mai 2020
|
Logements |
Logements occupés, mais disponibles2 |
Cession de bail en cours3 |
Total disponibles |
Laval |
0,7% |
4,1% |
0,4% |
5,2% |
Outaouais |
0,6% |
2,3% |
0,2% |
3,1% |
Bas Saint-Laurent - Gaspésie |
2,1% |
2,6% |
0,9% |
5,6% |
Montréal |
1,1% |
3,5% |
0,4% |
5,1% |
Lanaudière |
0,7% |
2,7% |
0,1% |
3,5% |
Montérégie |
0,8% |
2,4% |
0,2% |
3,4 % |
Centre-du-Québec |
0,2% |
2,6% |
0,1% |
2,9% |
Estrie |
1,1% |
1,9% |
0,2% |
3,1% |
Laurentides |
0,7% |
2,5% |
0,4% |
3,5% |
Chaudière-Appalaches |
1,0% |
3,1% |
0,6% |
4,7% |
Saguenay-Lac St-Jean |
2,2% |
2,2% |
0,0% |
4,4% |
Québec |
1,0% |
4,3% |
0,2% |
5,5% |
Mauricie |
1,8% |
7,2% |
0,2% |
9,3% |
Abitibi-Témiscamingue* |
4,5% |
3,2% |
0,0% |
7,7% |
Côte-Nord et Nord-du-Québec* |
4,1% |
4,0% |
0,0% |
8,1% |
Source : CORPIQ
1 vacants et pouvant accueillir un locataire dès maintenant
2 occupés, mais se libéreront sous peu, car le bail n’a pas été reconduit
3 un nouveau locataire prendra bientôt possession des lieux à la suite d’une cession de bail
* utiliser avec prudence en raison du faible nombre de logements dans le sondage
(1) Sondage réalisé par la CORPIQ du 6 au 11 mai 2020 auquel ont répondu 2372 propriétaires et gestionnaires de logements locatifs du Québec, représentatifs du marché. Marge d’erreur de 1,9 %, 19 fois sur 20. Plus de 1000 logements sondés par région, sauf au Saguenay-Lac-Saint-Jean, en Abitibi-Témiscamingue et Côte-Nord-Nord-du-Québec.