Non-paiement : la situation s’améliore en mai, mais demeure préoccupante

En date du 6 mai, ce sont 9,0 % des logements pour lesquels le loyer du mois de mai n’avait pas encore été payé, révèle un sondage réalisé par la CORPIQ auquel ont répondu plus de 2000 propriétaires.

En date du 6 mai, ce sont 9,0 % des logements pour lesquels le loyer du mois de mai n’avait pas encore été payé, révèle un sondage réalisé par la CORPIQ auquel ont répondu plus de 2000 propriétaires. Ce taux s’avère plus faible que le 14 % de loyers impayés constaté en avril, aussi lors du 6^e jour du mois. Une des explications pourrait être le versement de la Prestation canadienne d’urgence qui permet aux locataires ayant perdu leur revenu d’emploi de recevoir 2000 $ par période de quatre semaines. Celle-ci n’était pas disponible dans la première semaine du mois d’avril.

Le taux de loyers en retard pour mai n’est cependant pas le même partout. Alors qu’il avoisine les 4 % dans sept régions, dont celle de la Capitale-Nationale, il dépasse 11 % à Laval, 12 % en Outaouais et approche 15 % sur l’île de Montréal. C’est tout de même mieux que pour le mois dernier où le taux de loyers impayés en date du 6 avril se situait à 19 % dans la métropole.

Le tiers des propriétaires (33 %) avaient au moins un loyer impayé pour le mois courant, en date du 6 mai, contre 46 % en date du 6 avril.


Le loyer d’avril se paie

Le sondage révèle aussi que les loyers d’avril ont fini par se payer, puisque seulement 2 % des loyers du mois de la jonquille demeurent dus. Cette question a été posée aux propriétaires qui avaient aussi un loyer de mai en retard, puisque les autres propriétaires ayant été entièrement payés pour mai ont forcément tous déjà reçu les loyers d’avril.

Toujours concernant les loyers d’avril, beaucoup de propriétaires avaient pris des ententes avec leurs locataires en difficulté. Parmi ceux qui attendent encore des loyers d’avril en date du 6 mai, ce sont 17,7 % qui ont déclaré que toutes les ententes étaient respectées, 24 % qui constataient que seulement certains locataires respectaient l’entente, 16,5 % qui déploraient qu’aucune entente n'était respectée par leurs locataires, et enfin, 41,7 % qui n’avaient conclu aucune entente avec des locataires en défaut de paiement.

La CORPIQ, qui avait demandé au gouvernement du Québec de mettre en place un programme d’aide au paiement du loyer, s’est réjouie de l’annonce le 29 avril du prêt sans intérêt de 1500 $ offrant une marge de manœuvre supplémentaire aux locataires en difficulté pour les loyers de mai et de juin. La Société d’habitation du Québec a rendu disponible hier le formulaire de demande. L’argent du prêt sera versé directement au propriétaire. 


Payer l’hypothèque

La paralysie de l’économie n’a pas affecté que les locataires : beaucoup de propriétaires ont perdu leur revenu d’emploi en mars et avril (42 % selon le précédent sondage), en plus des loyers manquants, au point où la question du paiement de l’hypothèque devient préoccupante. Au 6 mai, 48,6 % des propriétaires croyaient toujours qu’ils allaient ou pourraient éventuellement éprouver une difficulté à payer l’hypothèque, contre 67,6 % ayant cette inquiétude en avril. Heureusement, les taux d’intérêt hypothécaires sont nettement plus faibles que lors de la dernière grande crise économique qui avait sévi durant la première moitié des années 90. Mentionnons qu’un autre 6 % des propriétaires n’a plus d’hypothèque.