Le rôle clé du gestionnaire d’immeuble en temps de crise
Nouvelles
La pandémie qui va sans aucun doute s’aggraver au cours des prochaines semaines bouleverse les habitudes tant des locataires que des propriétaires ou gestionnaires. Surtout, elle impose de nouvelles pratiques et une adaptation à une situation en perpétuelle et rapide évolution.
Voici quelques conseils de la CORPIQ pour limiter du mieux possible la propagation de l’ennemie invisible COVID-19.
Désinfection
Les concierges n’ont sans doute jamais eu un rôle d’une aussi grande importance sur la santé et sur notre quotidien que maintenant. La proactivité du personnel d’entretien à désinfecter plus fréquemment les endroits sensibles, en commençant par les portes accessibles au public et les ascenseurs, peut grandement aider à réduire la transmission du virus. Dans certains cas, il devient même plus sécuritaire de fermer sous clé dès maintenant l’accès à des espaces communs non essentiels au lieu d’attendre que la pandémie soit plus grave pour le faire.
Les avis écrits affichés sur les murs pour rappeler aux gens de se laver les mains le plus souvent possible et de tousser/éternuer dans le creux de leur bras ne seront jamais de trop. Fournissez les coordonnées des ressources publiques pour que puisse réagir vite quiconque a des symptômes de la COVID-19 : sur Internet à https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies/2019-nouveau-coronavirus/symptomes.html ou par téléphone au 1-877-644-4545.
Il ne faut pas non plus négliger la transmission possible du virus par les objets que des personnes touchent ou s’échangent.
Relocation
La période de relocation est à son pic, ce qui signifie normalement de nombreuses visites de logements, car des personnes doivent absolument se reloger en vue du 1er juillet ou même avant. Essayez au téléphone ou par courriel de bien qualifier les besoins des candidats pour éviter des déplacements inutiles pour un logement qui ne leur conviendrait finalement pas. Si une visite devient nécessaire, les propriétaires devraient reporter ou à tout le moins limiter au strict minimum le nombre de visites, le nombre de personnes pour la visite (un seul candidat au lieu de toute la famille peut suffire) et la durée des visites, surtout si un locataire habite les lieux.
Évitez de toucher quoi que ce soit lors de la visite du logement. Il faut se désinfecter les mains avant d’entrer et bien sûr éviter tout contact physique que nos réflexes nous amènent naturellement à faire. Mercredi, le gouvernement a demandé que le port du masque soit réservé aux soins (afin d’éviter qu’un patient malade contamine les autres). L’usage de masques par la population à des fins de prévention risque de causer une pénurie dans le réseau de la santé, dit-il. Cela n’empêche pas de se protéger le visage et de protéger les autres autrement, rappelle la CORPIQ.
Aucune visite ne devrait avoir lieu si l’occupant ou le candidat locataire présente un symptôme de la COVID-19. Rassurez vos candidats reportés en promettant qu’ils seront rappelés dès que la situation sera sous contrôle.
Que ce soit pour des visites, des travaux ou une inspection du logement, le gestionnaire doit prendre en considération qu’en cas de refus du locataire d’ouvrir sa porte, il n’est pas possible présentement d’obtenir une audience d’urgence à la Régie du logement pour ordonner l’accès à au logement.
Aussi, selon un arrêté ministériel, les propriétaires ne pourront pas demander à la Régie du logement de forcer un locataire à quitter son logement si son bail n’a pas été renouvelé, sauf si le nouveau locataire qui doit entrer a signé son bail avant le 17 mars. Des circonstances exceptionnelles peuvent prévaloir. Cette mesure s'appliquera tant que l'urgence sanitaire perdurera.
Travaux
Les interventions dans les logements devraient se limiter aux réparations urgentes et indispensables pour assurer que les lieux et équipements demeurent fonctionnels et sécuritaires. Il pourrait être demandé au locataire de se confiner momentanément dans une autre pièce s’il présente des symptômes pouvant constituer un risque d’infection pour le travailleur. Si ce dernier présente lui-même des symptômes, il ne devrait pas œuvrer à l’intérieur de l’immeuble, au risque de contaminer les occupants.
Personnes vulnérables
Soyez attentif aux personnes seules, âgées, à mobilité réduite ou qui pourraient être peu informées de l’évolution de la pandémie. Souvent, les personnes isolées négligent de demander de l’aide en cas de besoin. Elles tentent de régler elles-mêmes leur problème ou attendent qu’il se règle avec le temps. C’est une grave erreur, car elles pourraient empirer la situation, pour elles et pour les autres. Certaines personnes pourraient avoir peur de sortir de chez elles, alors que leurs provisions s’épuisent.
Les visites devraient être limitées, à plus forte raison lorsque les locataires ont une santé fragile. Recommandez aux locataires de garder un contact téléphonique ou par courriel fréquent avec leur proche, mais de réduire ou d’éviter les rencontres en personne qui nécessitent des déplacements et qui favorisent la propagation du virus.
Communications
Soyez rapide pour répondre aux appels et aux courriels des locataires. Cela évitera qu’ils se déplacent pour venir en personne reposer leur question au gestionnaire. Si la rencontre est indispensable, Santé Canada recommande de garder une distance d’au moins deux mètres et à veiller à ce que les interactions soient brèves.