Le revenu des locataires progresse plus vite que celui des propriétaires
Communiqués de presse
Le revenu annuel moyen après impôt des locataires québécois s’est accru de 27 % en moyenne depuis 1996, en dollars constants, passant de 29 500 $ à 37 500 $, selon les plus récentes données de Statistique Canada que vient d’obtenir la CORPIQ(1). En comparaison, le niveau moyen du loyer observé par la SCHL pour un logement de type 4½ a progressé durant la même période de 9 % dans la région de Montréal et de 10 % dans la région de Québec(2).
En 2014, année la plus récente pour laquelle les données sur le revenu sont disponibles, le loyer moyen d’un logement 4½ au Québec était de 711 $ par mois ou 8532 $ par an, soit 22,8 % du budget annuel après impôt des ménages locataires. Selon la Régie du logement et la SCHL, un locataire ne devrait pas consacrer plus de 30 % de ses revenus avant impôt au logement, incluant l’énergie.(3)
« L’évolution plus rapide du revenu des locataires a permis en moyenne de réduire la part du budget des ménages consacrée au loyer », constate le directeur des Affaires publiques de la CORPIQ, Hans Brouillette. Ce qui surprend de cette statistique, c’est que l’augmentation du revenu moyen par ménage s’est produite malgré le fait que les locataires les mieux nantis ont massivement accédé à la propriété ces dernières années et, en plus, qu’un nombre croissant de locataires choisissent de vivre seuls. La croissance réelle des revenus des locataires est donc encore plus forte que ce que les statistiques laissent entendre.
Selon la CORPIQ, le contrôle des loyers exercé par le gouvernement du Québec par le biais de la Régie du logement est excessif et extrêmement nocif pour la pérennité du parc de logements locatifs : « L’évolution relativement lente des loyers au Québec a pour conséquence de réduire le taux de rendement interne des immeubles de logements. Cela affecte la capacité financière des propriétaires à résorber le déficit d’entretien et les décourage à conserver leurs immeubles à des fins locatives. Il n’est pas surprenant que plusieurs propriétaires ou copropriétaires finissent par s’y loger ou à les vendre à des gens voulant les habiter », note le porte-parole de la CORPIQ.
« Les groupes d’activistes antipropriétaires vivent dans une autre réalité avec un discours rétrograde. Ils refusent de reconnaître les chiffres des autorités compétentes et leurs actions contribuent à la perte de logements locatifs », conclut M. Brouillette.
Revenu des locataires et loyers, en dollars constants de 2014
Revenu après impôt Ensembre du Québec |
Loyer moyen d'un 4 1/2 Région de Montréal |
Loyer moyen d'un 4 1/2 Région de Québec |
|
1996 | 29 506 $ | 677 $ | 705 $ |
1997 | 29 491 $ | 667 $ | 697 $ |
1998 | 30 147 $ | 669 $ | 687 $ |
1999 | 32 071 $ | 668 $ | 674 $ |
2000 | 33 362 $ | 656 $ | 667 $ |
2001 | 33 998 $ | 666 $ | 677 $ |
2002 | 34 305$ | 681 $ | 679 $ |
2003 | 34 070 $ | 692 $ | 683 $ |
2004 | 34 245 $ | 701 $ | 704 $ |
2005 | 33 014 $ | 711 $ | 717 $ |
2006 | 33 603 $ | 722 $ | 722 $ |
2007 | 34 874 $ | 723 $ | 716 $ |
2008 | 36 133 $ | 722 $ | 715 $ |
2009 | 35 148 $ | 728 $ | 736 $ |
2010 | 34 935 $ | 754 $ | 744 $ |
2011 | 36 717 $ | 750 $ | 749 $ |
2012 | 34 834 $ | 726 $ | 757 $ |
2013 | 35 590 $ | 740 $ | 768 $ |
2014 | 37 500 $ | 739 $ | 775 $ |
Variation totale | 27 % | 9 % | 10 % |
Variation annuelle | 1,3 % | 0,5 % | 0,5 % |
Loyer moyen d’un 4 et demi et revenu annuel net des locataires, en dollars constants (1996=100)
(1) Statistique Canada, Statistique du revenu, EDTR & ECR
(2) Société canadienne d'hypothèques et de logement – Loyers moyens pour les régions de 10 000 habitants et plus, novembre 2016. Convertis en dollars constants par la CORPIQ
(3) Protégez-vous, 2011
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