Réaction de la CORPIQ au rapport SCHL: De bas loyers perpétuent le déficit d’entretien des immeubles

Communiqués de presse

Montréal, le 28 novembre 2016 – Les loyers beaucoup plus bas qu’ailleurs au pays favorisent les locataires québécois, mais réduisent la marge de manœuvre financière des propriétaires nécessaire pour remettre le parc immobilier en bon état.

Réaction de la CORPIQ au rapport SCHL: De bas loyers perpétuent le déficit d’entretien des immeubles

À la lumière des rapports sur le marché locatif publiés ce matin par la SCHL, il appert que le loyer moyen pour un logement 4 et demi est 22 % plus faible au Québec (751 $) que la moyenne canadienne (962 $). Le taux d’écart atteint même 33 % si l’on exclut le Québec du loyer moyen pour l’ensemble du pays, calcule la CORPIQ. L’écart apparaît similaire pour un logement de type 3 et demi.

La CORPIQ croit que les faibles loyers au Québec affectent directement la qualité du patrimoine bâti locatif, qui accuse un important déficit d’entretien. Selon un sondage réalisé en octobre dernier auprès de 1155 propriétaires bailleurs, 24 % des logements ont besoin de rénovations mineures et 17 % de rénovations majeures.

Pourtant, les locataires québécois ont généralement les moyens de payer plus pour se loger. Les loyers au Québec ont augmenté de 9 % en dollars constants depuis 1996, alors que le revenu après impôt des locataires a progressé de 22 %.(1) Le fait que les loyers soient aussi faibles favorise les locataires qui veulent occuper seuls un logement, une tendance plus marquée au Québec qu’ailleurs au pays.

Le taux d’inoccupation des logements, qui a atteint en octobre son niveau le plus élevé des 20 dernières années, complique la situation des propriétaires :

« Davantage de propriétaires, et particulièrement ceux ayant des logements vétustes, sont privés des revenus nécessaires pour rénover. Nous continuons au Québec de creuser le déficit d’entretien de notre parc immobilier sans pouvoir effectuer les travaux de rénovation requis. Les taux d’intérêt pour les financer sont à un creux historique, mais sans possibilité d’ajuster les loyers et ainsi recouvrer les dépenses, la fenêtre d’opportunité va se refermer et ces rénovations n’auront pas été faites », explique le directeur des affaires publiques de la CORPIQ, Hans Brouillette.

Rappelons que la CORPIQ et l’APCHQ ont récemment uni leurs voix pour demander au gouvernement du Québec d’instaurer un crédit d’impôt pour encourager les propriétaires à effectuer des travaux de rénovation permettant d’améliorer l’efficacité énergétique des logements loués, donc de réduire les factures de consommation.

Enfin, la CORPIQ s’adresse au ministre responsable de la Régie du logement, Martin Coiteux, pour réclamer une révision des critères de fixation de loyer, lesquels permettent d’amortir le coût des rénovations après 40 ans, un record. Dans les années 80, la récupération s’effectuait en 8 ans. Cela dépasse la durée de vie utile de la rénovation, ainsi que la durée du financement hypothécaire.

 

(1) Statistique Canada, Statistique du revenu, EDTR & ECR, et CANSIM, tableaux 326-0021 et 027-0040

 

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