Le parc de logements locatifs du Québec ne suffira bientôt plus à la demande, prédit la CORPIQ

Communiqués de presse

La CORPIQ s’attend à des conséquences de la stagnation du marché du logement locatif, confirmée par les faibles taux d’inoccupation et l’augmentation des loyers inférieure au coût de la vie.

Le parc de logements locatifs du Québec ne suffira bientôt plus à la demande, prédit la CORPIQ

Selon le rapport sur le marché locatif publié mardi par la SCHL, le Québec affichait en avril le troisième taux d’inoccupation le plus faible au pays, à 2,2 %, et le plus bas loyer moyen pour un 4 et demi, à 677 $ par mois.

L’augmentation des loyers de seulement 1,4 % comparativement à avril 2011 représente à peine 6 $ de plus, ce qui inquiète la CORPIQ :

« Il s’agit d’un taux inférieur à l’évolution du coût de la vie, qui a été de 2,4 % au cours de la même période, selon Statistique Canada. En considérant la forte hausse des frais d’exploitation des immeubles de logements, il est clair que leur rentabilité est en baisse. Cela provoque un impact négatif sur l’intérêt des investisseurs pour rénover le parc immobilier existant  ou encore pour construire », a expliqué le directeur Affaires publiques de la CORPIQ, Hans Brouillette.

Une réforme de la Régie pour éviter une crise

Les propriétaires s’attendent à ce que la situation actuelle se transforme en une rareté de logements de plus en plus grande lorsqu’une remontée des taux d’intérêt ralentira le mouvement d’accès à la propriété, combiné à la tendance  accélérée à vouloir occuper seul un logement. « Le gouvernement du Québec ne peut plus attendre. Pour éviter une crise de l’habitation, il doit dès maintenant entreprendre une réforme de la Régie du logement et des lois qu’elle applique », lance Hans Brouillette.

La CORPIQ établit d’ailleurs un lien direct entre les faibles taux d’inoccupation qu’on observe depuis une dizaine d’années au Québec et les loyers particulièrement bas qu’on y retrouve. L’an dernier, seulement 13 % des locataires s’apprêtaient à déménager et 40 % occupaient leur logement depuis 10 ans ou plus, selon un sondage L’Observateur. Lorsque le taux d’inoccupation est faible, les locataires qui profitent d’un bon logement tout en payant un bas loyer ne le quittent plus. Grâce à la politique gouvernementale québécoise de contrôle des loyers, mise en application par la Régie du logement, les locataires jouissent d’un loyer qui progresse moins vite que le coût de la vie, donc qui se dévalue, constate la CORPIQ.

Le marché tient le coup, pour le moment…

Malgré les perspectives sombres, rappelons que le taux d’inoccupation n’est pas le seul indicateur du marché. Le taux de disponibilité, qui inclut les logements encore occupés, mais dont le bail va prendre fin, s’établit présentement à près de 5 %. « Nous pouvons comparer le marché actuel du logement locatif à un jeu de chaise musicale où il n’y a qu’une chaise de libre sur 50 et où 44 personnes ne bougent plus. Ça laisse peu de marge de manœuvre », précise M. Brouillette.

Organisme à but non lucratif de 15 000 membres fondé en 1980, la CORPIQ est la plus grande association à offrir des services aux propriétaires de logements et à défendre leurs intérêts. Elle est aussi la seule à être présente dans toutes les régions. Les propriétaires québécois fournissent un logement à 1,3 million de ménages locataires et possèdent, dans huit cas sur dix, un duplex ou un triplex.

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