REGISTRE DES LOYERS : La CORPIQ réclame la démission du maire d’arrondissement Benoit Dorais de ses responsabilités en habitation

Communiqués de presse

La CORPIQ qualifie de tromperie et de propagande les affirmations qu’a étalées le maire d’arrondissement Benoit Dorais pour convaincre la Ville de Montréal d’adopter une résolution visant l’instauration d’un registre des loyers. Elle réclame sa démission à titre de vice-président du comité exécutif où il a perdu désormais toute crédibilité comme responsable des dossiers en habitation.

REGISTRE DES LOYERS : La CORPIQ réclame la démission du maire d’arrondissement Benoit Dorais de ses responsabilités en habitation

« Que le maire de l’arrondissement du Sud-Ouest soit déjà en campagne électorale est une chose, mais qu’il trompe les élus de Montréal pour les convaincre d’adopter une résolution qui n’est rien d’autre qu’une commande des groupes d’activistes dont il se fait le porte-parole est une honte », a déclaré le directeur des Affaires publiques de la CORPIQ, Hans Brouillette.

La CORPIQ accuse M. Dorais d’avoir bu les yeux fermés puis porté sans le valider le discours propagandiste des groupes d’activistes tel que le Regroupement des comités logement et associations de locataires. Plusieurs affirmations de la résolution de la Ville de Montréal en faveur d’un registre des baux sont effet erronées ou fortement biaisées :

« La méthode de fixation des loyers n’a jamais eu pour objectif de contrôler les loyers au Québec. Elle vise à procurer un recours à un locataire qui serait menacé d’éviction advenant une augmentation de loyer abusive. Or, cette mesure fonctionne déjà et c’est bien au propriétaire à qui incombe le fardeau de prouver que l’augmentation est justifiée », rectifie M. Brouillette.

Deuxièment, la CORPIQ dénonce le fait que le taux d’augmentation des loyers de 29 % depuis 2002 soit repris sans aucun contexte : « Le bas niveau des loyers de 2002 dont se servent comme référence les groupes de pression découle directement de la crise de la décennie 90 où les loyers avaient considérablement diminué, favorisant ainsi les locataires. Cela a d’ailleurs accéléré le déficit d’entretien des immeubles. La Ville oublie aussi de parler de la réalité actuelle : le loyer moyen d’un 4 et demi vient de diminuer de 719 $ en 2011 à 711 $ en 2012 », soutient M. Brouillette. « Nous tenons à rassurer les Montréalais : les loyers n’ont augmenté que de 1,9 % en moyenne depuis 20 ans et ils sont plus bas que dans toutes les autres villes de population comparable en Amérique du Nord. »

Troisièmement, la Ville de Montréal, prenant les constats de M. Dorais, soutient que 38 % des ménages locataires consacrent 30 % ou plus de leurs revenus au loyer, mais omet de dire que de plus en plus de gens font le choix de vivre seuls et que l’abordabilité y est meilleure que partout ailleurs. En outre, les revenus des locataires, de même que les dépenses d’exploitation des immeubles, augmentent plus vite que le niveau des loyers.

Quatrièmement, la Ville de Montréal, qui s’est laissée convaincre qu’un registre serait facile à instaurer et aurait un coût minime, devrait savoir qu’un tel registre a été abandonné par l’Ontario qui avait évalué sa remise à fonction à 35 millions $, plus un autre 10 millions par année pour son entretien. C’est sans compter les effets dévastateurs d’une telle initiative pour la préservation du patrimoine bâti en mode location.

Cinquièmement, la CORPIQ est sûre qu’un registre des baux serait une manne pour quiconque mal intentionné désire faire le commerce des bas loyers en signant des baux à rabais puis en sous-louant ces logements avec profit, comme cela se fait couramment à Montréal.

Sixièmement, il est vital pour Montréal de favoriser la rénovation en permettant à un propriétaire de remettre le loyer au niveau du marché au départ du locataire, après que celui-ci ait profité pendant des années d’augmentations inférieures à l’inflation, voire nulles dans certains cas.

« Il est odieux que la Ville prétende que sa résolution en faveur d’un registre des baux se veut respectueuse des propriétaires », dénonce le porte-parole de la CORPIQ. La moindre des choses à laquelle on se serait attendu du responsable des dossiers habitation à la Ville de Montréal, c’est qu’il prenne le temps de s’informer adéquatement de l’état de la situation et de vérifier d’autres sources. S’il l’avait fait, jamais la Ville n’aurait adopté sa résolution.

Organisme à but non lucratif de 15 000 membres et plus de 20 000 propriétaires, fondé en même temps que la Régie du logement, la CORPIQ est la plus importante association à offrir des services aux propriétaires de logements et à défendre leurs intérêts. Elle est aussi la seule à être présente dans toutes les régions. Les propriétaires québécois fournissent un logement à 1,3 million de ménages locataires et possèdent, dans huit cas sur dix, un duplex ou un triplex.

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