La CORPIQ estime que l’offre de logements locatifs est menacée
Communiqués de presse
Dans la perspective d’un ralentissement du mouvement d’accession à la propriété, la CORPIQ prévoit que le parc de logements locatifs québécois ne suffira plus à la demande des prochaines années, ce qui pourrait initier une nouvelle crise du logement.
La CORPIQ corrige l’affirmation du FRAPRU selon laquelle la construction de logements sociaux expliquerait la résorption de la crise de rareté des logements survenue il y a un peu plus de dix ans. Selon le plus grand regroupement de propriétaires au Québec, c’est plutôt le vaste mouvement d’accession à la propriété qui a permis de libérer plus de logements locatifs privés que d’en relouer, mais la situation pourrait bientôt se renverser, au détriment des locataires en premier lieu.
« Malgré les faibles taux d’inoccupation depuis 2000 à Montréal et à Québec, les investisseurs sont désormais moins intéressés à construire ou à rénover des logements locatifs, en raison du cadre règlementaire actuel », explique le directeur Affaires publiques de la CORPIQ, Hans Brouillette. « Il se produira tôt ou tard un repli vers le marché locatif en raison des prix déjà élevés pour acquérir une propriété, mais aussi lorsque remonteront les taux d’intérêt hypothécaires. Les locataires resteront plus longtemps dans une habitation locative. En même temps, nous pouvons craindre que les ménages nouvellement formés ou encore les immigrants fraîchement arrivés soient confrontés à un nombre plus restreint de logements disponibles. »
Selon la CORPIQ, il est périlleux pour une société de miser sur les logements sociaux, payés principalement avec l’argent des contribuables et plus dispendieux à ériger que les logements privés, pour constituer la principale source de construction de nouvelles unités locatives. « Lorsque l’État doit suppléer au marché privé pour répondre à la majorité de la demande, c’est qu’il y a un problème structurel dans le modèle économique ou réglementaire. Le contrôle des loyers, le faible niveau des loyers dans le marché par rapport aux coûts de construction, la complexité de la gestion immobilière particulière au Québec, les coûts d’exploitation, font en sorte que l’offre va croître à un rythme moindre que la demande », soutient M. Brouillette.
L’offre de copropriétés récentes offertes en location pourrait contribuer à atténuer l’éventuelle diminution des taux d’inoccupation, croit la CORPIQ, mais il n’y aura pas de miracle : les loyers pratiqués dépassent déjà 1100 $ par mois en moyenne pour un 4 et demi, contre environ 700 $ dans le marché locatif traditionnel.
« Par ses critères de fixation de loyer, le gouvernement du Québec a constamment réduit le rendement des immeubles et celui spécifique aux travaux de rénovation, alors que, au contraire, les coûts d’exploitation du parc immobilier vieillissant augmentent plus vite que l’inflation. Le niveau des loyers se trouve complètement déconnecté de la réalité économique et la prochaine remontée des taux d’intérêt sera dramatique pour la sauvegarde du patrimoine bâti », prédit le porte-parole de la CORPIQ.
La CORPIQ estime urgent que le ministre responsable de l’habitation, Pierre Moreau, prenne en main le dossier et entreprenne une réforme du cadre règlementaire.
À propos de la CORPIQ
Organisme à but non lucratif réunissant 25 000 propriétaires et gestionnaires qui possèdent près de 500 000 logements, la CORPIQ est la plus importante association à offrir des services aux propriétaires de logements et à défendre leurs intérêts. Elle est aussi la seule à être présente dans toutes les régions. Les propriétaires québécois fournissent un logement à 1,3 million de ménages locataires et possèdent, dans huit cas sur dix, un duplex ou un triplex.
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