Ajustements de loyer 2015 LE GOUVERNEMENT DU QUÉBEC DIT NON À LA RÉNOVATION DES LOGEMENTS, DÉPLORE LA CORPIQ

Montréal, le 23 janvier 2015 – La Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) accuse le gouvernement de contribuer à la disparition de logements locatifs en accordant aux propriétaires les plus faibles ajustements de loyer vus à ce jour, et ce au moment où le patrimoine bâti a le plus besoin de rénovations.

Pour un loyer excluant le chauffage, la Régie du logement estime l’augmentation moyenne à un maigre 0,6 %. Or, la CORPIQ déplore que ce scénario n’inclue pas les taxes et qu’il ne tienne pas compte de l’inflation générale du coût de la vie, ce qui porterait le taux à au moins 2 %. La Régie trompe ainsi le public.

« En ne dévoilant que les estimations les plus faibles, elle crée des attentes irréalistes de la part des locataires et des tensions inutiles entre eux et les propriétaires », a déclaré le directeur Affaires publiques de la CORPIQ, Hans Brouillette. « La Régie ferait preuve de plus de rigueur si ses scénarios incluaient les hausses de taxes et de primes d’assurance spécifiques aux immeubles multilogement. »

Selon la CORPIQ, les critères de fixation de loyer 2015 décrétés par le ministre des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire, Pierre Moreau, sont déconnectés de la réalité pour au moins trois raisons :

1. Frais d’entretien : un message irresponsable

Les frais d’entretien de l’immeuble engagés par son propriétaire ne donnent droit à aucune augmentation de loyer supplémentaire. Le gouvernement envoie donc un message irresponsable aux propriétaires qui pratiquent une saine gestion et qui veulent entretenir leur immeuble.

2. Travaux majeurs : quatre fois moins qu’il y a 25 ans

Pour 2015, la Régie du logement reconnaîtra aux propriétaires le droit d’ajouter 2,42 $ au loyer par tranche de 1000 $ de travaux majeurs de rénovation. Pour récupérer leur investissement, ils devront donc patienter… 34 ans(!), comparativement à 8 ans dans les années 80. Or, un tel rendement (2,9 %) ne couvre même pas le taux d’intérêt d’un emprunt. Afin de procurer aux propriétaires les moyens financiers d’effectuer les réparations de leur immeuble et tenter de résorber le déficit d’entretien, la CORPIQ réclame un amortissement sur 10 à 15 ans maximum.

3. Frais de gestion : chiffres contradictoires

Selon la méthode de fixation des loyers, l’ajustement de la partie du loyer attribuable aux frais de gestion de l’immeuble doit suivre l’évolution des loyers. Or, les propriétaires se font flouer, puisque les statistiques officielles de la SCHL font état d’une variation moyenne des loyers au Québec de 2,0 % en 2014, alors que le gouvernement du Québec et la Régie du logement utilisent un taux plus faible, soit 1,1 %.

Disparition de logements

Les taux d’ajustement de loyer dérisoires qu’accorde année après année le gouvernement du Québec ne sont pas sans conséquence. La désuétude des logements affecte la qualité de vie des locataires. Pour leur part, las d’être lésés par le contrôle des loyers, de plus en plus de propriétaires retirent des logements du marché locatif traditionnel. Certains sont convertis en copropriétés, d’autres sont loués à des fins touristiques seulement ou encore sont laissés vacants volontairement par leur propriétaire. Quant aux nouvelles constructions, il s’agit surtout de copropriétés qui, lorsqu’elles sont louées, pratiquent des loyers exemptés du contrôle pendant cinq ans et dépassant le plus souvent les 1000 $.

La CORPIQ

Organisme à but non lucratif de 15 000 membres et 25 000 propriétaires, la CORPIQ est la plus importante association à offrir des services aux propriétaires de logements et à défendre leurs intérêts. Elle est aussi la seule à être présente dans toutes les régions. Les propriétaires québécois fournissent un logement à 1,3 million de ménages locataires et possèdent, dans huit cas sur dix, un duplex ou un triplex. 

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